Dans le rétro: le maintien de la R1

Tout au long du mois de juillet, revivez les moments forts de la saison des équipes du FC Saint-Lô Manche. Après avoir savouré le maintien en R1, Antoine Gesnouin, capitaine de la réserve saint-loise, revient sur cette saison épique.

Antoine, après cette longue et laborieuse saison, comment te sens-tu?

Effectivement, saison longue et compliquée mais je suis soulagé après ce final et ce maintien acquis sur la dernière journée de championnat à Alençon. Personnellement, je suis frustré de ma saison. J’aurais aimé afficher un meilleur niveau.

On va essayer de retracer tout ça. La saison s'est ouverte avec six défaites de suite. Comment le groupe a-t-il vécu ce début d'exercice?

C’est vrai que le championnat a mal commencé pourtant je pense que le groupe partait confiant. Parfois, il y a un mauvais résultat sur des détails et une série noire s’enchaîne. Forcément les joueurs, le staff, tout le monde est touché. Le doute s’installe et c’est là que ça devient compliqué pour garder tout le monde concerné.

La fin d'année civile a été plus positive avec une première victoire contre Argentan et 2 nuls. Cela a dû vous soulager?

Oui effectivement, c’était une lueur d’espoir avec cet enchaînement de bons matchs. Je crois qu’à ce moment-là, on ne réalisait que ces points pris avant Noël seraient cruciaux et que la saison serait encore longue.

A la trêve le groupe enregistre l'arrivée de Médéric Hervieu et Ludovic Milliner. Dans quelle mesure ces renforts ont-ils fait du bien ?

Le groupe était très jeune et on faisait pas mal d’erreurs que l’on payait cash. Médéric et Ludovic ont amené des choses différentes. Ludo a su amener de la sérénité, de l’expérience derrière et de la communication. “Médé” a amené beaucoup de créativité et s’est bien inscrit dans notre projet de jeu. On l’a vu avec son passement de jambes à Deauville. Le défenseur s’en rappellera toute sa vie!

Les retours de Lecanu et Fleury ont également dû aider à stabiliser le groupe. Peut-être même de passer un cap pour certains jeunes ?

Oui "Bâton" (Baptiste Fleury) et “Lascar” (Oscar Lecanu) nous ont beaucoup apporté. "Bâton" par sa finition devant le but et ses 18 kms parcourus par match. Oscar nous a rapporté des points précieux et beaucoup de communication. Clin d’œil pour lui aussi en repensant à ses diagonales contre Granville !

La reprise a quand même été compliquée. Ton rôle de capitaine était de tenir tout le monde soudé?

Oui, le début d'année 2022 a été compliqué, les résultats n’étant toujours pas là. La confiance baissait et le doute s’installait une nouvelle fois. J’ai essayé de faire au mieux pour garder tout le monde concerné et soudé par mon engagement sur le terrain et dans le vestiaire. Je voulais surtout que l’on refuse de s’avouer vaincu. Il fallait y croire jusqu’au bout tant que mathématiquement ce n’était pas fait.

Et puis... La grosse série ! Quatre victoires de suite sur la dernière vague de matchs. Comment expliques-tu cette métamorphose ?

C’était la grosse bouffée d’oxygène ! On est passé par toutes les émotions. On passe de relégable depuis le début de la saison à quasiment sauvé et tout devient plus facile. Le sourire revient et la confiance aussi. Je ne sais pas si on peut parler de métamorphose car on faisait de bonnes choses mais on n'avait pas les résultats…

Une victoire suffisait à remotiver les troupes et derrière ça a permis d’enchaîner car on sentait que l’équipe avait eu un déclic. Certains joueurs nous ont vraiment fait du bien sur cette période. J’ai une petite pensée pour “Babass” (Bastien Lemaire) qui s’est peut-être vu devenir meilleur buteur de R1! Il comptait presque autant de buts marqués que de cartons!

Durant cette dernière série, très dense, le groupe a-t-il pris conscience que c'était possible ?

A ce moment-là, on sent qu’il se passe quelque chose. Je pense qu’on a remobilisé beaucoup de monde autour de l’équipe. Supporters, personnes du club… Il y avait du monde au stade car avant cela, plus grand monde croyait à notre maintien. C’était vraiment cool d’avoir du soutien et de sentir tout le monde derrière nous. C’était aussi l’occasion d’enchaîner des cris de guerre dans le vestiaire. Un moment rare en début de saison.

Et puis le quitte ou double face à Alençon... Tu peux nous parler de ce match?

Quelle dernière journée… Au coup d'envoi, on n’est toujours pas maintenus mais tout dépend encore de nous. Il faut gagner! On est parti avec des joueurs strapés, l’équipe n’était pas au complet et en plus, j'étais suspendu! Je m’en suis d’ailleurs voulu de ne pas pouvoir aider les copains.

Avec tout ce qu’on avait traversé, les gars et le staff méritaient qu’on s’en sorte. Cela ne pouvait pas se finir autrement. J’avais confiance en tout le monde.

Passons au bilan de cette aventure. Penses-tu que les jeunes du groupe vont pouvoir en retirer une expérience qui va les aider la saison prochaine?

Tout le monde, à son échelle, va en retirer quelque chose. Que ce soit sportivement ou humainement, on a tous vécu quelque chose de très fort. Pas mal des jeunes de l’équipe faisaient partie du groupe U18R1 de Pierre Asselin et n’avaient toujours connu que la victoire. Je pense que tout le monde a acquis beaucoup d’expérience durant cette saison.

Tu t'apprêtes à quitter la Normandie, est-ce que tu suivras les résultats du FC Saint-Lô depuis l'autre bout du monde?

Je resterai le premier supporter du club, peu importe l’endroit où je me trouverai. Je m’arrangerai pour être présent au Stade de France pour voir les copains au mois de mai, en finale de Coupe de France!

J’en profite aussi pour remercier le club pour ces six années, les entraîneurs qui m’ont fait confiance et, bien sûr, Pierre Asselin pour ses diagonales du pied gauche !